mardi 13 mars 2012

les armes silencieuses 2: l'éducation





Quand bon nombre de mes compatriotes envahissent l'horizon de haine, de désir de violence, de vengeance, de fusils et de balles, j'ai l'impression de voir une grand-mère lever les bras et battre de l'air devant un enfant qui se noie sous ses yeux, paniquée, incapable de choisir la bonne solution, laquelle serait tout simplement de sauter dans l'eau pour retirer l'enfant.


Cette solution simple demande cependant un effort presqu'héroïque pour une grand-mère. Sauter dans l'eau reste l'apanage des plus jeunes, mais cette souffrance volontaire n'est-elle pas alors indispensable pour sauver une vie? Ainsi en est-il des armes silencieuses: elles sont l'apanage des forts et des courageux et s'opposent au vain brassage des faibles et des colériques.
Dans le cadre de la famille déjà exposé,  l'éducation fait partie, à mon sens, d'une des manières essentielles de se soustraire au système tout en en profitant, d'éviter à nos enfants l'écrasement du rouleau-compresseur de l'information inutile, envahissante et destructrice, de veiller à la tournure de leur pensée et de construire en eux un esprit critique fortifié par un enseignement vrai de l'histoire et des sciences.
La première des choses à accepter, c'est l'impossibilité de faire confiance à tout venant et encore moins à ces professeurs issus du DOS* à formatage. C'est la raison pour laquelle je pense que l'école publique et privée sous contrat doit être évitée. Quant à l'école hors contrat, catholique, malgré tout le bien qu'elle peut apporter reste pour moi une erreur dans l'éducation des enfants dans ce qu'elle a de centralisant. L'école impose aux enfants une vie essentiellement tournée vers l'étude: des cours, des devoirs, toute la journée s'articule sur le savoir intellectuel sans plus laisser de place au savoir manuel ou si peu. Après l'école, on court encore vers des cours de sport, des cours de musique, tout cela s'additionne, s'empile dans l'organisme des petites têtes blondes saoûlés de maitres et d'horaires. Rien n'est mis à profit: le savoir intellectuel s'ingurgite en vu d'un emploi le plus rentable possible à défaut d'être vocation; le savoir manuel se limite à l'aune d'un snobisme social colonisant l'imaginaire sur sa fonction supposée dégradante.
L'école est une éducation qui doit redevenir familiale, s'appuyant éventuellement sur des structures existantes comme l'école par correspondance. C'est un enseignement qui fait parti de l'éducation de l'enfant, il n'est pas TOUT. La table de la salle à manger devient salle d'étude des petits qui reçoivent les explications et conseils d'une mère affairée dans un travail ancillaire et peuvent ainsi à tout moment, sitôt l'exercice terminé donner un coup de main. L'isolement des plus grands reste tout de même très proche, dans la pièce d'à côté, pour pouvoir recevoir facilement les explications nécessaires et aider tout en même temps un plus jeune.
L'intéraction permanente entre les divers âges, les diverses tâches permettent ainsi une vie familiale ininterrompue où chacun s'intéresse à ce que fait l'autre et apprend ainsi en beaucoup moins de temps que dans une société cloisonnée.
Mais ce n'est pas tout d'enseigner les matières scolaires et de donner la main dans la vie familiale, une éducation artistique me parait aussi essentielle. La pratique de la musique classique surtout est très importante pour apprendre à l'enfant la rigueur et la difficulté, c'est aussi un formidable outil pour équilibrer la sensibilité, la nervosité et ouvrir ces petites âmes à un monde intérieur qui définit la réalité sans l'idéaliser. La pratique d'un instrument dans un conservatoire apportera ce côté antique de l'éducation qui se  limite à quelques cours magistraux pour que l'enfant puisse ensuite travailler par lui-même, s'obligeant à la régularité. Les parents doivent alors veiller à cette étude et le guider.
Tout ainsi est fait pour affermir les liens parents-enfants et qu'enfin les parents puissent connaître leurs enfants. Ils pourront alors mieux les orienter vers un avenir qui sera le leur et non celui d'un bulletin scolaire, celui d'un conseiller recruteur d'esclaves et de laquais, celui d'un fossoyeur des métiers traditionnels.

*DOS= dirty operating system

1 commentaire:

  1. j'ai étudié les mathématiques appliqués à l'éducation , j'ai une très belle discipline , penser à l'éducation c'est penser au capital humain qui est le garant de la continuité du développement

    RépondreSupprimer