Un peu lourd et redondant, un peu réchauffé, le concept de la famille ennuie. Institution séculaire, relief d'une épopée christianisante dont on n'arrive pas à se défaire, la famille est un écho romantique à la solitude juvénile qui voit par là une vague idée de vie binaire éventuellement bouleversée par une tripartie.
Ne répondant plus au besoin naturelle de fusion charnelle, il va se transformer en contrat bien étudié sous toutes ses faces, fiscales, financières, apports et héritage. Le concept de fonder une famille n'existe plus alors, on ne fait que former une micro-société où chaque partie apportera son salaire, ses soucis et ses absences. Tout est calculer en pourcentage de part: celui qui payera la nounou du boutchou-déco, celui qui paiera l'emprunt de la maison, de la voiture...propre, net, sans bavure... la famille est assassinée.
Et puis pour quelques autres se rattachant à une vue plus traditionnelle. L'homme ira au taf, la femme mettra son tablier. Les enfants adviendront tranquillement, les uns après les autres. Ecole, activité, ménage, la mère se dévouera, détachée, nageant en eau calme, établissant les habitudes ancillaires de ses mères et grand-mères... Propre, net, sans bavure... la famille meurt à petit feu. Voulant s'intégrer dans un monde qui n'est plus le leur, dans un monde qui exige une refonte, une renouveau d'envergure, elle se sclérose et s'attriste enterrant avec ses traditions mijorées une tradition de pionniers et de constructeurs.
Pour résister aux armes silencieuses qui nous assaillent, la famille se doit d'être autre chose que tout cela: elle se doit de reprendre des couleurs de liberté et d'enthousiasme, de relever le défi d'une tradition constructrice, de comprendre le rôle dominateur qu'elle doit jouer dans la vie de la société, d'être une élite enfin.
Comment?
Que l'homme se détache du système salarial, et devienne libre de son travail. C'est une nécessité conjoncturelle, une arme, il faut désormais réfléchir en terme de tactique de guerre.
L'entreprenariat doit désormais se multiplier; pour cela, il faut faire des tours et des demi-tours, des quart de tours et des tours complets pour remettre sa vie en question, son avenir et celle de sa famille.
Un grand financier doit pouvoir se mettre à la plomberie si cela doit le libérer du salaire, un avocat à la maçonnerie, un commercial au maréchage.
Tous ces métiers issus du monde moderne, tous ces métiers qui nous assujetissent par des promesses de gains confortables ne font qu'agrandir la formidable crevasse de la décadence par la perte de repères et la soumission à des rendements toujours plus grands, des heures de travail toujours plus nombreuses, une vie de famille toujours plus abandonnée.
Que la femme résiste à l'arnaque de l'illusoire épanouissement d'un travail salarié. Elle se doit d'être au côté de son mari pour le seconder dans son entreprise, le soutenir, le soulager de la paperasse fiscale. L'entreprise devient alors une affaire familiale, on en discute à table, les enfants sont élevés dans l'idée d'une vie commune avec ses boirs et ses déboirs; il faut mettre fin à ces doubles vies que vivent la plupart des couples, à savoir travail d'un côté, famille de l'autre.
Mais au-dessus de tout, la femme doit envisager la maternité multiple et même très multiple. Il ne s'agit pas de programmer, de choisir, d'être prête. Non, tout simplement "laisser venir les petits enfants" comme le décidera l'amour des époux.
La programmation conceptionnelle est l'esclavage des sentiments, elle s'oppose à la véritable liberté qui fait aimer la vie pour ce qu'elle est et non pour ce qu'on veut qu'elle soit. Car il ne faut pas s'illusionner, la nature prendra toujours le dessus et réclamera des droits qui lui sont dûs quand les hommes voudront les lui ôter, et c'est le respect de la nature seul qui peut apporter le bonheur et la joie de vivre, et donc apporter la véritable liberté, celle de savoir que ce qu'on fait est bien.
Que les enfants soient élevés à la maison, soient retirés de l'école, même les plus privées, les plus catholiques, les plus chères et les plus élitistes...cela fera partie d'une autre arme.
sur le fond vous avez raison, mais l'esprit humain est ainsi fait qu'il n'admet que très rarement le retour en arrière, sauf quand il y est contraint pas des évènements ou des phénomènes exceptionnels.
RépondreSupprimerCe n'est pas vraiment un retour en arriere comme vous l'entendez, Paul,mais plutot un retour sur soi, une vision progressiste de la famille, dans le sens de considerer la passé pour en tirer des leçons et avancer pour trouver l'équilibre. Je crois sincerement que depuis plus de 500 ans, depuis la Renaissance en fait, on ne sait plus comment placer la femme dans la société et on l'ecrase outrageusement, ou on la libère débilement. Cette place de la femme dans la société est particulièrement important car elle est le point de départ du fondement de toute notre société: les grands hommes, les saints ont d'abord eu une grande mère, une sainte mère qui a su les élever pour faire les adultes qu'ils sont devenus. C'est pour cela qu'on fait tant de tapage sur le problème féminin: des femmes debiles donnent des hommes debiles.
RépondreSupprimerJe crois qu'il faut se pencher sur ce qui existait avant la renaissance, sur l'antiquité et le moyen-age et retrouver une vraie stabilité familiale avec toute l'experience qu'on a acquis depuis.
Qu'on se comprenne bien, il ne s'agit pas d'un retour au moyen-age, j'entends d'ici les langues de vipere..., mais regarder comment ils se debrouillaient, et surtout chez les Grecs, c'est assez edifiant, et ensuite s'en inspirer en y associant notre heritage catholique. Nous trouvons le social chretien moyen-ageux et le "liberalisme" grecque: cocktail interessant...