lundi 28 novembre 2011

divertissement

Magnifique et tellement réaliste, notre belle Julia n'a pas du faire beaucoup d'effort pour interpreter ce role...

vendredi 25 novembre 2011

Pourquoi?

Il y a une question que je me pose parfois devant tant de blasphème, de persécutions, de haine, de condamnations; pourquoi en veut-on tant à l'Eglise catholique, et je dirais meme plus à l'Eglise catholique dans ce qu'elle a de traditionnelle.
Question à laquelle on répond souvent par une litanie de faits, d'effets et de conséquences, mais qui n'explique pas la raison.
Je me propose donc par ce message à essayer de creuser un peu cette question et d'y apporter une réponse la plus plausible possible. Je ne suis pas une grande éxégète, ni une théologienne, ni une philosophe, mon propos reste donc dans la sphère de la réflexion personnelle.
Je pense qu'il faut revenir en arrière, à l'aube de l'ère chrétienne et écouter les paroles du Christ lui-meme:

"« Écoutez! Je vous envoie comme des moutons au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et innocents comme les colombes. Prenez garde, car des hommes vous feront passer devant les tribunaux et vous frapperont à coups de fouet dans leurs synagogues. On vous fera comparaître devant des gouverneurs et des rois à cause de moi, pour que vous puissiez apporter votre témoignage devant eux et devant les non-Juifs. Lorsqu'on vous conduira devant le tribunal, ne vous inquiétez pas de ce que vous aurez à dire ni de la manière de l'exprimer; les paroles que vous aurez à prononcer vous seront données à ce moment-là : elles ne viendront pas de vous, mais l'Esprit de votre Père parlera en vous.« Des gens livreront leurs propres frères pour qu'on les mette à mort, et des pères agiront de même avec leurs enfants; des enfants se tourneront contre leurs parents et les feront condamner à mort. Tout le monde vous haïra à cause de moi. Mais celui qui tiendra bon jusqu'à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le déclare, c'est la vérité : vous n'aurez pas encore fini de parcourir toutes les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'homme."

"Les Béatitudes : « Heureux êtes-vous si les hommes vous insultent, vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal contre vous parce que vous croyez en moi. Réjouissez-vous, soyez heureux, car une grande récompense vous attend dans les cieux. C’est ainsi, en effet, qu’on a persécuté les prophètes qui ont vécu avant vous » (Matthieu 5.11-12)."

 Nous étions prévenus et les siècles passant n'ont fait que confirmer ces prédictions.
A travers ces paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous pouvons entrevoir que ce qui nous attend, c'est la souffrance et la persécution à cause de Lui.
La religion catholique est une religion dont les premiers commandements sont des commandements d'amour: " Maitre, quelle est le premier commandement?" et Jésus de répondre:" le premier commandement est: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu plus que tout, le second lui est semblable, tu aimeras ton prochains comme toi-meme."
Or, qu'est-ce qu'aimer?
Aimer est une eternelle souffrance, loin des mièvrerie extraverties de nos chrétiens conciliaires, elle suppose un don total de soi-meme, une fidélité absolue à l'etre aimé, et donc une renonciation perpétuelle de sa propre personnalité, de ses propres envies, de ses pensées memes.
C'est une souffrance, parfois physique, mais surtout morale, spirituelle, intellectuelle, bref, une souffrance dans tous ses états qu'il faut considérer.
Et puis il y a l'orgueil, comme autre leitmotiv à la renonciation.
Dans le cas de la religion catholique, dès les premiers temps, ce fut ce refus de la souffrance qui motiva l'émergence de fausses religions.
Il faut bien voir, par ailleurs, que par la suite, dans une religion établie (comme l'islam, ou le protestantisme) on retrouve l'acceptation de la souffrance, et les guerres de religions qui ont surgi furent plus motivées par une appartenance à un clan, une communauté et la défense de ce qu'on a fait sien, que par orgueil ou refus de la souffrance. C'est l'origine meme de ces religions qu'il faut considérer.
Par exemple, l'islam fut montée de toutes pièces par un homme qui voulait tout simplement baiser autant de femmes qu'il voulait, et ne pas etre soumis à une fidélité conjugale: refus de la souffrance du controle de ses instincts sexuels. A partir de là il a échaffaudé toute une loi religieuse, trouvant des sourates au fur et à mesure de ses besoins, reprenant certaines parts de la spiritualité chrétienne et juive pour mieux diffuser son message.
Le protestantisme a refusé l'idée du péché mortel: c'est bien le refus de la souffrance morale provoquée par le péché en terme de culpabilité. Mais aussi l'orgueil en refusant la confession, qui pouvait pardonner les péchés, sous réserve de les reconnaitre, et de demander pardon à Dieu.
Aujourd'hui, dans notre monde moderne, plus que dans toute autre époque, la recherche de la jouissance sans entrave est le plus grand leitmotiv contre l'Eglise Catholique. Réunissant à la fois, orgueil et mollesse, il va s'élever contre cette institution qui l'entrave, dont il est issu et qu'il hait d'autant plus qu'elle fut sienne. L'ascèse catholique se retrouve en perpétuelle opposition à toutes les nouvelles "vertus" humanistes des temps modernes: féminisme, égalitarisme, relativisme, "libertisme", etc...
Pourquoi la souffrance était-elle inévitable dans la religion catholique? comme je disais plus haut, c'est la conséquence de l'amour, mais aussi c'est un moyen de purification. La souffrance élève l'ame la passant par ce creuset brulant, pour la purifier, la détacher des faiblesses humaines qui nous poussent au mal inéxorablement. Le mal qui s'oppose au bien, lequel est inscrit au dedans de chacun de nous et simplement mis en forme dans l'Eglise catholique pour éviter que sa conception ne dévie au gré des influences et de nos etats d'ame. Finalement, Dieu veut seulement que l'homme fasse le bien, et le fasse par amour pour Lui, c'est-à-dire dans le respect de sa Loi. (L'amour de Dieu relève du mystique, de l'expérience personnelle,  il est très difficile de l'exprimer, c'est pourquoi je préfère rester dans le domaine extérieur de la Loi divine, du décalogue).
La souffrance étant le passage obligé vers la pureté, le refus de la souffrance équivaut donc au refus de la pureté. Or, la pureté peut difficilement cohabiter avec le vice, et meme plus encore ce sont 2 poles qui se repoussent, se rejettent avec violence.
C'est ainsi que je comprends la violence avec laquelle notre société matérialiste rejette et surtout crache avec force sur l'Eglise catholique, essayant par tous les moyens à la détruire: c'est le but de la franc-maçonnerie, des juifs, des protestants, des musulmans, mais aussi des athées. L'erreur ne pouvant accepter la lumière de la vérité, le vice celle de la pureté, la haine celle  de l'amour, la mollesse celle de la souffrance.
De plus, ce rejet est pour moi, une des preuves logiques de la véracité de la Révélation christique.

jeudi 24 novembre 2011

woofing

La crise arrive au grand galop, certains brandissent la fin du monde prophetisée par les Mayas, les banlieues sont à feu, les villes sont à sang, on braille le coran pour calmer les nerfs de nos envahisseurs,  bref, c'est surtout le grand chamboulement des esprits et l'implosion cérébrale qui nous attend, nous les occidentaux, obsédés de iphone made in china, de la prochaine DS pour notre petit prince capricieux, de conquetes sexuelles toujours plus glauques et plus tristes, de nos tomates en sachets et de nos steaks sous cellophane recueillis religieusement dans ces temples de la déesse "Consummata".


Il est encore temps de réagir, de sauver sa santé mentale et reconquérir les gestes fondamentaux de nos ancetres, de retrouver une vie bonne et simple, de "cultiver son jardin", disait Montaigne, comme soupape à notre monde d'enfants gatés au ventre trop plein, le regard déjà vicié par une innocence trop tot perdue.
Le woofing est un anglicisme qui n'a de correspondance en français que par une phrase: voyage et dévouement à travers le petit monde agricole.
Le woofing donc est une merveilleuse façon de voyager autrement que de se saigner aux 4 veines pour se mettre au vert.
En solo ou en famille, il n'est de meilleure façon de reprendre la terre à pleine main, de se casser le dos sur un labour, de maltraiter son corps trop amolli par un débroussaillage, la cueillette de fruits, la construction de la grange ou du four à pain, et de se retrouver le soir autour d'une soupe chaude de legumes ramassés le jour meme, devant la cheminée flamboyante, heureux et rompus, le corps en harmonie avec le travail physique associé au repos mérité.
Basé sur le don et le partage, le woofing apporte non seulement un repos mental non négligeable, mais aussi une nouvelle façon de renouer des liens sociaux nobles, sans intéret sous-jacent, sans distinction de classe et de salaire.
Un bol d'air frais qui pourrait, pourquoi pas?, devenir un nouveau choix de vie, une envie de laisser la ville et ses bureaux poussiéreux et hermétiques aux mains des futurs fauteurs de trouble pour reprendre à l'assaut cette France rurale, dont Henri IV vantait les charmes et sa nécessité.
Regain, combat contre soi-meme et courage, sont les nouvelles données pour éviter le chaos total, pour résister à cette roue implacable de la lobotomisation généralisée.

mercredi 23 novembre 2011

submersion

Avoir moins de 5 enfants, c'est devenu maintenant une haute trahison.
Bon sang, mais faites des gosses, est-ce si désagréable??????? pourquoi nos femmes n'acceptent-elles plus la maternité, et surtout la maternité multiple? faut-il que leur epanouissement de working girl soit supérieure à la survie de notre peuple français et européens. L'égoisme et l'orgueil sont devenus notre linceul, quand la famille nombreuse etait le sang de notre patrie.

samedi 12 novembre 2011

Conversion

L'actualité de la réacosphère n'a plus besoin de se persuader de rien: le chaos s'active, et une guerre civile sommeille.
Il n'est plus vraiment question de justifier ses positions anté-diluviennes et la lucidité du temps présent, bien que ce soit pour beaucoup encore le cas, mais bien d'admettre que tous regardent dans le meme sens. St Exupéry pensait que c'était cela l'amour :" regarder dans le meme sens." Pourtant, de l'amour, dans cette réacosphère, je crois qu'il n'y en a pas beaucoup. Je crois meme que cette façon de regarder est chargée de haine: de haine pour les religions, considérées par un grand nombre encore comme "l'opium du peuple", de haine pour les capitalistes et les libéraux, grands responsables de notre déroute financière, de haine pour les socialistes et les communistes, grands responsables de notre submersion.
D'ailleurs, on le dit fort bien: de l'amour à la haine il n'y a qu'un pas...St-Exupéry n'avait donc pas vraiment tort, il était dans le bon domaine sentimental mais inversé.
Quand nos Godefroy de Bouillon, nos Roland, nos Jeanne d'Arc, nos Charles Martel combattaient par amour d'une France catholique, traditionnelle et éternelle, quand ils mouraient en criant "vive Dieu, la France et le Roi", quand ils se lançaient au combat au cri de "Montjoy st Denis", motivant par là un abandon de leur personnalité, un don total de leur personne pour le bien commun, pour leurs descendants, quel sera le cri des combattants de la réacosphère qui demain seront confrontés à toutes sortes d'ennemis visibles et moins visibles?
Plus de Dieu, plus d'honneur, leur cri sera celui du néant, celui des fossoyeurs de civilisation traditionnelle et de l'ensevelissement des idéaux catholiques.
La guerre qui se profile risque d'etre totalement inédite et plus cruelle que jamais. Meme combat, mais motivations différentes, quel sera le sort de ces catholiques désireux de conserver envers et contre tout une spiritualité essentielle à la dignité humaine devant les chantres du matérialisme ne combattant que pour un niveau de vie, une vision agréable de leur environnement proche, une conservation de l'héritage révolutionnaire si funeste rejetant du meme coup cette "asservissement" catholique qui oblige à la vertu et à la charité?
Rien ne pourra égaler la cruauté que peut engendrer une culpabilité refoulée et une responsabilité rejetée sur autrui: un bain de sang franco-français à la vendéenne risque fort de voir le jour, quand les immigrés auront choisi de se carapater chez eux, s'ils sont en etat de faiblesse.
Je pense bien haut, qu'une telle guerre sera injuste pour tout le monde:
-injuste pour l'immigré que nous avons accueilli et choyé alors que la démocratie nous avait donné le moyen d'etre libre de décider de les recevoir ou non, alors que notre culture et notre intelligence nous avaient donné les moyens de comprendre que l'islam véhiculée par ces gens était dangereuse pour notre société chrétienne;
-injuste pour les catholiques, devenus minoritaires par tant de luttes acharnées pour détruire l'idée meme du Dieu trine chez nos concitoyens, catholiques qui ont toujours refuser cet état de fait, l'ont denoncé et se sont vus insultés, mis au ban de la société voire condamnés par ceux-là memes qui n'acceptent plus ce qu'ils ont appelé de leurs voeux;
-injuste pour tous ces artisans de notre déchéance qui ne méritent pas l'héritage de leurs pères.
C'est pourquoi j'ose encore espérer que l'esprit français pourra un jour ressurgir du fond de nos ames et insuffler à toutes ces forces vives pretent au combat, un absolu et une conversion intérieure seuls solutions au salut de la France.

mercredi 2 novembre 2011

Démocratie, mon désamour!

 Le référendum, un nouveau yaourt à la grecque ?

 Il en est ainsi pour nos chers démocrates que ce qui manque à leur belle idéologie c'est l'adjectif qui s'y rapporte. Démocratie, certes, mais laquelle? Laquelle s'évertuent-ils à vouloir mettre en place à travers le monde et les états, avec ou sans l'assentiment des peuples qui ont parait-il "le droit à disposer d'eux-memes"? C'est la Démocratie indirecte, celle qui promet aux peuples le droit de se faire berner et exploiter en plaçant en toute démocratie et légalité le sort de leur pays dans les mains de quelques  parlementaires et députés "élus". A défaut de signer un contrat de bonne exécution de leur mandat, ils signent des contrats foireux et concourant en général à l'intéret d'un très petit nombre d'élus. 
Par contre la Démocratie dont ils ne veulent pas entendre parler, c'est la démocratie directe: il parait que le peuple peut etre capable de "tres mal voter" et on n'en finit pas de le refaire voter pour qu'enfin il donne la réponse voulue! Souvenons-nous du Danemark, de l'Irlande...maintenant pas d'histoire avec la Grèce, il faut à tout prix éviter le réferendum qui risquerait de faire écrouler ce magnifique chateau de cartes européens et mettre à jour toutes les inepties, tromperies et autres vicissitudes qui nous pourrissent doucement mais surement, nous entrainant inéxorablement vers un chaos irrémédiable. 
Vous avez là un petit échantillon d'un européaniste aveuglé et bien docile, donnant le change dans une illusion parfaite de "moralité par procuration" à la liberté bafouée.


"Si les Grecs veulent se suicider, qu’ils le fassent. Mais devons-nous forcément mourir avec eux ?

George Papandréou, Premier ministre grec : "Hum, je vais proposer un référendum. C'est un mot latin, ça donnera le sentiment que je fais quand même quelques concessions..."
George Papandréou, Premier ministre grec : "Hum, je vais proposer un référendum. C'est un mot latin, ça donnera le sentiment que je fais quand même quelques concessions..." Crédit Reuters


Les Grecs s’y entendent en tragédies à rebondissements. A peine émergeons-nous du fossé dans lequel ils nous avaient gentiment précipités qu’ils nous y font replonger avec cette histoire de référendum sur le plan de sauvetage.
En gros, c’est Papandréou qui l’a décidé, les Hellènes vont nous dire si, oui ou non, ils sont d’accord avec le passage par profits et pertes de 50% de leurs dettes et l’octroi de quelques centaines de milliards de brouzoufs à leurs bonnes œuvres…
Et ils pourraient bien dire non, semble-t-il.
Bon, je ne suis pas plus naïf qu’un autre et je peux comprendre que le Grec moyen soit un poil mécontent de constater que la fête est finie, qu’il va falloir cesser de vivre à crédit et se mettre à payer des impôts. Lorsqu’une situation se dégrade, on fait la tête. C’est humain. En France, on fait la tête de toute manière et en toutes circonstances alors on ne va pas critiquer ce point précis.
De fait, si les Grecs veulent se suicider (ou disons se tirer une balle dans le pied puisqu’il paraît que plaie d’argent n’est pas mortelle) en refusant d’être sauvés de la noyade, ils devraient pouvoir le faire en toute quiétude, sans interférence de qui que ce soit. Le problème, c’est s’ils nous suicident dans la foulée. Oh, plus par inadvertance que par méchanceté, bien entendu. Mais être un dommage collatéral pour une bonne ou une mauvaise raison, ça va nous faire une belle jambe, au fond de notre fossé…

Chacun chez soi avec ses petites frontières, ses petits sous et ses petits T-shirts made in ici

Remarquez, il y a des gens qui ne sont pas grecs et que ça ne dérange pas tant que ça, cette relance de la crise par nos amis d'un Pirée qui finit par être certain. Eh oui : le référendum, c’est l’arme atomique du démondialisateur déseuropéanisateur radical, dont le vœu le plus cher est que tout l’édifice s’écroule histoire de faire la preuve que l’avenir, c’est chacun chez soi dans ses petites frontières, avec ses petits sous et ses petits T-shirts made in ici.
Et les mêmes qui n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer la démagogie raciste des référendaires suisses anti-minarets (ils avaient raison) n’ont désormais plus de louanges assez caressantes pour célébrer ce magnifique instant démocratique !
Si les peuples prenaient toujours les décisions les plus judicieuses, quelques uns des plus grands drames de l’histoire auraient sans doute été évités. Non, les peuples peuvent prendre de très mauvaises décisions et foncer tête baissée dans les murs qu’ils auraient pourtant eu tout le loisir d’éviter. Et si la Grèce ne veut vraiment pas être sauvée, peut-être est-il temps d’envisager un plan B où elle coule selon son souhait, mais sans nous.

Hugues Serraf

un peu d'humour 1

Zone franche

La dette grecque
ou comment s’en débarrasser

Si la tragédie budgétaire grecque tourne à la farce façon Ionesco, on peut encore s'en tirer. Il suffit juste d'un miracle.

 
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, vieux couple désabusé, lors de l'annonce du nouveau plan d'aide à la Grèce le 17 juin : "Je t'avais bien dit que ça allait encore grossir si on ne faisait rien..." "Mouais, ben même en faisant quelque chose, ça grossit toujours !"
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, vieux couple désabusé, lors de l'annonce du nouveau plan d'aide à la Grèce le 17 juin : "Je t'avais bien dit que ça allait encore grossir si on ne faisait rien..." "Mouais, ben même en faisant quelque chose, ça grossit toujours !" Crédit Fabrizio Bensch / Reuters


Il y a quelque chose de rassurant (mais ça peut aussi être le contraire, c’est selon) à trouver des parallèles entre une situation angoissante de la vie réelle, dont on ne connaît absolument pas l’issue, et une pièce de théâtre ou un roman.
La pièce de théâtre et le roman ont généralement une fin, l’auteur s’est en principe creusé le ciboulot pour l’élaborer avec un minimum de cohérence et, si le travail est de qualité et que des générations de critiques ont déjà noirci des milliers de pages à son sujet, tous les outils d’analyse sont déjà en place.
Prenez cette histoire de dette grecque, par exemple. Eh bien c’est un peu la pièce de Ionesco « Amédée ou Comment s’en débarrasser », où un couple en pleine débâcle existentielle s’inquiète de la présence d’un cadavre dans la chambre du fond.
Un cadavre dans son appartement, c’est déjà casse-pied en soi, surtout si l’on ne sait pas exactement comment il s'est retrouvé là. Faut-il avertir la police, au risque de se retrouver impliqué dans la transformation illégale d’un vivant en trépassé ? Faut-il plutôt faire semblant de rien et continuer de vaquer à ses vaines occupations en évitant d’en parler trop souvent ? Et dans ce cas, lorsqu’on passe l’aspirateur, doit-on en faire simplement le tour ou est-il préférable de le trimbaler à travers la pièce pour faire le ménage à fond ?

Une dette en « progression géométrique » ?

Là où le problème est rendu plus délicat encore, c’est quand ce cadavre de gabarit standard est sujet à un curieux processus de « progression géométrique » et se met à gonfler ― menaçant d’envahir tout l’appartement. Ça rend la vie conjugale encore plus impossible qu’elle ne l’était déjà et les voisins, s’ils remarquent que vous faites pousser des macchabées dans votre F3, risquent de ne pas apprécier.
Déjà que des types qui se font coincer parce qu’ils font pousser trois malheureux pieds de cannabis sur leur balcon peuvent se retrouver en taule, alors un cadavre géant…
Non, il faut trouver une solution. Le corps, il faut s’en débarrasser. D’une manière ou d’une autre.
La dette grecque est elle aussi soumise à ce même processus de dilatation homothétique (logique, c'est un mot du cru). Elle est là, à grossir inexorablement au fond de la cave ; on ne sait pas précisément comment elle a pu s’y retrouver mais si monsieur et madame Standard & Poor's du quatrième et monsieur Moody's du sixième en viennent à soupçonner quoi que ce soit, c'est sûr, la prochaine AG de copropriétaires va être sanglante.
C’est un coup à voir exploser ses charges, ça…
Jusqu’à présent, comme chez Ionesco, le vieux couple franco-allemand s’est à peu près débrouillé pour contenir l'encombrant cadavre budgétaire même s’il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois et si ça n’a pas franchement amélioré ses relations maritales. Pire : toujours comme chez Ionesco, il semble qu’il y ait tout de même eu quelques témoins et que ça puisse encore dégénérer.
De fait, tout indique que ça va dégénérer, les Grecs n’étant pas plus en mesure de rembourser leur dette maintenant qu’elle est plus élevée que lorsqu’elle l’était moins et qu’ils n’y arrivaient déjà pas ― si vous voyez ce que je veux dire.
Mais bon, c’est justement là qu’intervient le message d’espoir de Ionesco, qui s'arrange pour faire disparaître le problème que l’on croyait insoluble en le faisant s’envoler miraculeusement, sauvant in extremis le mari des griffes de la police. Un miracle et nous sommes sauvés, quoi ! Oui, un bête petit miracle et la tragédie grecque se transforme en farce franco-roumaine ! Est-ce que ça va suffire à les amadouer, monsieur et madame Standard & Poor's à la prochaine réunion de la copro ?

Hugues Serraf