samedi 25 mai 2013

La blague du jour


"On peut comprendre que certains ne soient pas d'accord et je respecte leur point de vue. Mais le débat a eu lieu, dans la société et au Parlement".   Jean-Marc Ayrault, futur ex-premier ministre, appelle à l'apaisement avant la manif du 26 mai.
  

mercredi 22 mai 2013

"J'ai descendu dans mon jardin..."

Se rapprocher de la nature par un tour dans son jardin et quelques travaux de jardinage sont propices à des réflexions parfois étranges, souvent de concert avec les temps qui courent. La solitude et l'éloignement aident au recul et aux questions existentielles, quand la communauté et les engagements physiques pourvoient au plus urgent et pansent les plaies, sans toutefois prendre le temps de comprendre d'où sont venus les coups.
L'une et l'autre attitudes sont nécessaires et apportent un sens à la vie.
Dans ce contexte de solitude et de réflexion, je me propose de partager ici quelques idées sur l'être humain. Rien de bien révolutionnaire, en vérité, mais peut-être un retour à une conception perdue depuis plusieurs siècles.
De l'homme à l'image de Dieu, on a réussi à aboutir à l'homme, cet animal pensant.
L'image d'un Dieu trine se devait d'être trine elle aussi, ainsi donc l'homme fut créé non pas dans la dualité, corps et âme, mais dans la trinité : corps, âme et esprit. Les deux derniers pourraient paraître identiques, pourtant la langue française ne leur attribue pas le même adjectif leur donnant une distinction essentielle trop vite oubliée. L'âme est spirituelle, l'esprit est psychologique.
L'âme est  surnaturelle, l'esprit trouve son assise dans l'intelligence et fait le lien du naturel au surnaturel.
C'est le christianisme qui a révélé cette vérité fondamentale sur notre humanité. Quand les anciens de l'antiquité ne donnaient souvent d'importance qu'à l'esprit et au corps, développant ainsi, parfois jusqu'à la perfection, les qualités psychologiques dominant un corps dompté, comme à l'âge d'or de la civilisation grecque, le christianisme a apporté la transcendance de cette dualité magnifique. C'est  d'ailleurs pour cela que la civilisation grecque put, plus que toute autre civilisation de l'époque, transporter le message christique à travers l'Europe, et qu'il est juste de considérer notre civilisation française comme helléno-chrétienne.
Nous retrouvons encore à notre époque cette dualité antique dans l'art de vivre japonais ou chinois : le ying et le yang, dont la perfection s'épanouit dans les arts martiaux notamment. Nous savons que le bouddhisme dont ils se réclament n'est pas une spiritualité mais un exercice mentale par la méditation dite "transcendantale" qui n'aboutit qu'au vide, mais jamais à Dieu.
Les autres religions principales telles le protestantisme, l'animisme, l'islam, au contraire emprisonnent l'homme dans une autre dualité : corps et âme. Le corps se soumet à une transcendance directe du surnaturelle, omettant de prendre en compte l'esprit, c'est-à-dire la part psychologique de l'homme qui fait le lien indispensable et va permettre de stabiliser cette transcendance, lui donner un équilibre. Déséquilibre alors qui se traduit le plus souvent par le fanatisme, la rigidité ou/et la sorcellerie.
  Quant au catholicisme, s'il a reçu à son origine la révélation de cette humanité trine, il l'a peu à peu dénaturée, atrophiée, rigidifié pour n'en laisser subsister qu'un maigre lambeau fané.
Le haut Moyen-Age vit naître les derniers chantres de cette trinité avec Saint Thomas d'Aquin, en particulier, qui fort heureusement laissa une somme théologique ineffable qui a traversé les siècles pour permettre un retour permanent à l'essence de notre humanité faite à l'image de Dieu.
Ce Moyen-Age fut à tort peint en noir par tous nos historiens quand c'était l'époque heureuse où la foi, l'habitude et la résignation venaient adoucir l'existence de l'homme. Notre monde moderne, avec tous ses désirs inassouvis ne connait plus cette résignation qui révélait une force psychologique autre qu'une faiblesse de soumission qui serait plutôt de l'ordre du fatalisme,  rejetant l'habitude source d'ennui, souvent par manque de foi.
Ainsi dans ces trois notions : foi, habitude, résignation, est résumé la trinité humaine telle qu'elle fut vécue par nos ancêtres permettant de faire de la France, ce pays si envié et jalousé, si grand et généreux jusqu'à l'aube de la révolution.
Pour autant qu'on comprend ce qu'est le corps, qu'on devine ce qu'est l'âme, on a souvent du mal à définir et cerner l'esprit, beaucoup plus complexe. Je pense que l'esprit s'agence autour de trois valeurs principales: la volonté, la sensibilité et l'objection de conscience (autrement dit la liberté, au sens philosophique du terme), le tout régenté par l'intelligence et la charité.
Pour faire bref, je passerai directement au XIXeme siècle qui, à mon avis, prend une part non négligeable dans notre décadence actuelle. En effet, il a mis en avant la volonté au détriment de la sensibilité, tout en sclérosant l'objection de conscience dans une avalanche d'interdits parfois inexpliqués voire inexplicables et donc inextricables. Le catholicisme se rigidifia alors terriblement, amoindrissant par le même coup la spiritualité tout en cassant l'élan de l'âme vers Dieu.
L'élan cassé, la volonté tendue comme la corde d'un arc se rompit d'un coup, laissant la sensibilité la submerger emportant dans sa violente débâcle l'objection de conscience. Le concile Vatican II, bien que beaucoup pensent que ce soit un évènement de catho-machin qui ne les concerne pas, a eu un rôle essentiel dans cette débâcle, disons même qu'il en a ouvert les écluses. L'ampleur de cette vague submergeante va bien au delà d'une simple querelle de clocher, elle est responsable de la décadence sociale et politique, du rejet de l'ordre naturel tel que nous le vivons de façon totalement inédite.*
En effet, quand la volonté engendre la force, la sensibilité apporte la douceur. La force sans la douceur peut tenir quelque temps, voire s'adoucir petit-à-petit et arriver à l'équilibre; tandis que la douceur sans la force perd toute attache, sombre dans la mollesse et libère le corps de toute contrainte. Le corps ainsi libéré va perdre le lien qui le rattache au surnaturelle par une intelligence trompée (l'objection de conscience ayant été balayée), une volonté soumise aux exigences du corps et donc privée de sa force originelle.
Travailler sur soi pour retrouver cette trinité de notre nature humaine et ensuite la transmettre à nos enfants me parait être une solution pour revivre bien. Il serait intéressant de compiler la dualité de nos lointains voisins japonais et de l'associer à notre civilisation chrétienne. Comprendre l'énergie du corps et de l'esprit pour ensuite la transcender dans la contemplation divine, c'est peut-être une belle ouverture. Cela rejoint d'ailleurs la compréhension de la nature : énergie de la terre, du monde animal et du végétal qui respecte un ordre supérieur qu'aucun homme ne peut trafiquer sans créer des désordres chaotiques.
C'est le respect de l'ordre naturel.

*On peut aussi y associer la 2de guerre mondiale, mais l'important est de comprendre l'enjeu de la destruction du catholicisme seul garant de l'équilibre de l'être humain. C'est donc par la destruction de la trinité humaine, la main-mise sur la force de son esprit et la coupure de la spiritualité qu'une élite pouvait prendre possession de l'humanité.


mercredi 8 mai 2013

Belle histoire pour les loupiots au sommeil difficile





"L'interrogatoire porta principalement sur l'épée de Fierbois. Les ennemis tenaient par-dessus tout à cette épée miraculeuse.
Qu'en avait-elle fait? On la pressa, la tourmenta. Elle ne le révéla jamais. Ce n'était pas celle qu'elle offrit à Saint-Denis. Ce n'était pas celle qu'elle portait sous les murs de Paris. L'épée qui fut prise avec elle à Compiègne, elle l'avait gagnée sur un Bourguignon, en bataille. Et elle n'avait pas brisé d'épée sur le dos d'une fille de joie, comme on le racontait.
   Alors? Elle disait que le signe divin apporté par elle à Charles VII lui avait été donné après l'examen de Poitiers. Or, c'était en ces mêmes jours qu'une révélation lui fit retrouver l'épée gravée des cinq croix bénies, l'épée victorieuse et consacrée de Charles Martel.
  - Ce signe de victoire, qui durera plus de mille ans, est au trésor royal, affirma-t-elle un peu plus tard.
     Etait-ce l'épée, ou une couronne que nul n'avait vue?
     Les Anglais n'apprirent rien de leur victime obstinée. Le signe est toujours en France, perdu cependant. Mais Jeanne a dit qu'il durerait plus de mille ans. Il existe, et, dans un danger pressant, une main digne, un sauveur prédestiné, le retrouvera avant ces mille ans écoulés..."

               "Jeanne d'Arc" de Marcelle Vioux.