jeudi 31 mai 2012

Des z(h)éros




Chaque époque a ses héros. Ils sont là; ils meublent les esprits, les modes et les intimités. Notre jeunesse occidentale qui se projette dans un monde de paillettes et de luxe, adule sans retenue des héros gominés et liftés, des sortes de déesses et de dieux sur papier glacé qui nourriront toutes les conversations d'adolescents désormais, sans plus de rêve de dépassement ni de grande chevauchée, de galanterie ni de promesses éternelles.
Pour autant, ne se reconnaissant plus dans ce fanatisme de starlettes éphémères par un réveil brutal et incomplet dans une société folle et devenue abstraite de trop d'incohérence, certains grands adolescents, de jeunes adultes vont se trouver des héros cachés derrière une plume. Des mots, des phrases, vont suffire à alimenter l'imaginaire réactionnaire de ces grands enfants. Cherchant à atténuer le télescopage de la réalité avec leur paradigme et leur petit confort, ils se placent d'eux même et d'emblé au dessus de la mêlée et se construisent des tours d'ivoire d'où il leur semble regarder le monde de bien haut...
A l'affût des derniers écrivains un tant soit peu réac et visionnaires, apportant de l'eau au moulin de leur rébellion à un monde qui les terrorise, ils vont prendre, picorer, avaler puis se gaver de citations, d'extraits, les faisant leur et les assénant aux autres comme une vérité inaliénable.
Un argument de poids s'étale sous vos yeux ahuris, un tel (inconnu de vous jusqu'alors et vous courrez chez wiki pour découvrir ce nouveau faiseur de vérités) a dit ceci, donc votre vision est fausse. Mais se peut-il que je ne sois pas d'accord avec untel? pas possible, c'est un philosophe, un historien, un essayiste webien...
Les génies se mettent à pulluler, et les héros prennent des formes hautement intellectuelles donnant une impression de chevauchées fantastiques dans un monde virtuel. Accrochée à l'écran, cette étrange population affamée de grandes idées se liquéfie d'insatisfaction quand la réalité les tire et les englue vers une médiocrité quotidienne et une acceptation forcée de bassesse.
Ces héros de plume qui cachent eux-mêmes une immense misère dans leur incapacité d'agir, trompent tous ces jeunes en ne leur donnant que du vent à machouiller, sans jamais de certitudes ni de vérités universelles. Eux-mêmes, pris dans un système qui les nourrit, enlisés dans une demi prise de conscience, paralysés par de vieilles certitudes, ne peuvent cracher dans la soupe et offrent alors un triste faux-semblants de "chevaliers sans peur et sans reproche".
On comprend ainsi tous ces cris de terreur et de désespérance qui animent aujourd'hui l'actualité de la réacosphère, tous ces jeunes et moins jeunes qui n'en peuvent plus de leur éternel rôle de cocu mais qui continuent de s'accrocher à leur héros, ne trouvant pas au dedans d'eux-mêmes assez de force et de solidité pour conquérir leur liberté dans ce monde qui tombe.

mardi 22 mai 2012

Indécence



Bien que catholique, il y a un combat qui court et échauffe les esprits mais qui me laisse assez froide par sa vanité et sa tartufferie: celui du mariage des homosexuels.
Marches, pétitions, plaintes, appel au vote utile pour un escroc national, emails tournants et retournants, rien n'est laissé de côté, tout est mis en oeuvre pour une lutte qui aurait pu sembler légitime si elle ne s'entâchait de facto d'une magistrale hypocrisie.
A l'heure où le mariage n'a jamais été autant bafoué, autant dénaturé par ceux-là même qui prétendent le défendre,  à l'heure des familles composées, recomposées, décomposées, c'est manquer sacrément de cohérence que de s'agiter de la sorte.
L'état des valeurs du mariage est assez catastrophique: virginité quasi inexistante le jour du mariage, concubinage préalable, pacs, divorce générant des tourbillons de haine, de rancoeur, de compte et de jalousie, remariage, adultère, contraception chimique ou mécaniques (pour être bien sûr de ne pas envahir la France de petits Français), avortement, démission des parents devant la tâche ardue de l'éducation, bébés jetés dans des crèches ou les bras d'une nounou dès l'âge de 3 mois, enfants éduqués par l'état et les jeux vidéos, jeunes adolescents nourris de pornographie et de contacts facebook totalement ineptes...
Peut-être faudrait-il avoir un peu de décence et remettre de l'ordre dans nos propres affaires de mariage chrétien avant de pleurer sur sa dénaturation par une utilisation abusive de personnes qui auraient sûrement plus de respect si ces valeurs chrétiennes étaient jalousement et pieusement conservées.
Il n'en reste pas moins qu'on ne peut que déplorer de voir l'innocence de ces futurs enfants adoptés faire ainsi l'objet de caprice à défaut d'être le fruit naturel de l'amour.
L'enfance dans un champs de ruine, c'est le tribut que devra payer la France pour sa révolution matrimoniale et ses crimes intra-utérins si peu dénoncés et tant acclamés par la meute hurlante des femmes "libérées" réclamant la mise à mort de leurs petits et le droit à un épanouissement personnelle soustrait de l'éducation de ceux qu'elles ont mis au monde.

lundi 14 mai 2012

Mois de Marie

 


Etoile du matin, inaccessible reine,
Voici que nous marchons vers votre illustre cour,
Et voici le plateau de notre pauvre amour,
Et voici l'océan de notre immense peine.

Charles Péguy

samedi 12 mai 2012

 
 
Jésus est seul, Il marche à pied, un bâton à la main, vêtu comme un ouvrier.
- Où allez-Vous ? lui demande le philosophe.
- Je vais prêcher Ma doctrine.
- Que prétendez-Vous en prêchant par les villages de la Judée, ce que Vous appelez Votre doctrine ?
- Convertir le monde.
- Faire abandonner à l’univers ses dieux, sa religion, ses mœurs, ses coutumes, ses lois, pour lui faire adopter Vos maximes : Vous êtes donc plus sage que Socrate, plus éloquent que Platon, qui ne put jamais imposer ses lois à une seule bourgade de l’Attique ?
- Je ne me donne point pour un sage.
- Qui êtes-Vous donc ?
- On Me connaît pour le fils d’un pauvre charpentier de Nazareth.
- Par quels secrets moyens avez-Vous donc préparé le succès de Votre entreprise ?
- Jusqu’ici J’ai passé Ma vie dans la boutique de Mon père, travaillant avec lui pour gagner Mon pain de chaque jour. Depuis peu, Je parcours le pays. Quelques disciples se sont mis à Ma suite ; c’est à eux que Je confierai le soin d’établir Ma doctrine parmi les nations.
- Vos disciples sont donc des hommes aussi distingués par la noblesse de leur naissance, que par la supériorité de leurs talents ?
- Mes disciples sont douze pêcheurs qui ne connaissent que leurs barques et leurs filets, douze Juifs, et vous savez ce que sont les Juifs dans l’estime des autres peuples.
- Vous comptez donc sur la protection de quelque puissant monarque ?
- Je n’aurai pas de plus mortels ennemis que les rois et les grands du monde : tous s’armeront pour anéantir Ma doctrine.
- Vous possédez donc d’immenses richesses, et en faisant briller l’or aux yeux des peuples, il est facile de se créer des adorateurs ?
- Je n’ai pas de quoi reposer Ma tête. Pauvres par leur naissance, Mes disciples le seront encore plus par Mes ordres. Comme Moi, ils vivront d’aumônes et du travail de leurs mains.
- C’est donc sur Votre doctrine elle-même, que Vous fondez l’espérance de Vos succès ?
- Ma doctrine repose sur des mystères que les hommes prendront pour des folies. Je veux, par exemple, que Mes disciples annoncent que c’est Moi qui ai créé le ciel et la terre, que Je suis Dieu et homme tout ensemble ; que Je suis mort sur une croix entre deux voleurs, car c’est par ce genre de supplice que Je dois terminer Ma vie. Ils ajouteront que trois jours après Je suis ressuscité et qu’ils M’ont vu monter au ciel.
- Si Votre doctrine est incroyable, du moins Votre morale est bien commode ; sans doute qu’elle flatte toutes les passions ?
- Ma morale combat toutes les passions, condamne tous les vices, commande toutes les vertus et punit de supplices éternels la pensée même du mal.
- Vous promettez donc de magnifiques récompenses à ceux qui voudront l’embrasser ?
- Sur la terre, Je leur promets le mépris, la haine du genre humain, les prisons, les bûchers, la mort sous toutes les formes ; après la vie, Je leur fais espérer des récompenses que l’esprit de l’homme ne peut comprendre.
- Dans quels lieux et à quels hommes prétendez-Vous enseigner une pareille philosophie ? Sans doute dans quelques coins obscurs de Votre petit pays, et à quelques ignorants, comme ceux que Vous appelez Vos disciples ?
- Ma doctrine sera prêchée à Jérusalem devant la Synagogue ; à Athènes, devant l’Aréopage ; à Rome, dans le palais des Césars ; partout, devant les rois et les peuples, dans les villes et dans les campagnes, jusqu’aux extrémités du monde.
- Et Vous Vous flattez de réussir. !
- Sans doute ; bientôt Je serai reconnu partout pour le seul Dieu du ciel et de la terre. Le monde va changer de face ; les idoles vont tomber. De toutes parts, les peuples accourront pour embrasser Ma doctrine. Les rois mêmes se prosterneront devant l’instrument de Mon supplice, et le placeront sur leur couronne comme son plus bel ornement. J’aurai partout des temples et des autels, des prêtres et des adorateurs. Un jour, peut-être, vous-même répandrez votre sang pour attester la divinité de Ma personne et la vérité de Ma doctrine.
- Pauvre idiot ! Votre place n’est pas ici. Elle est dans une maison d’aliénés. Retournez du moins, pour n’en jamais sortir, dans la boutique de Votre père. Votre projet est le comble de l’extravagance.
Le philosophe a raison. Aux yeux du sens commun, entreprendre la conversion du monde, avec douze pêcheurs, au siècle d’Auguste, en dépit de toutes les forces humaines, ce projet est le comble de la folie. Cependant l’histoire, l’histoire profane est là pour l’attester : ce projet a été exécuté ; il l’a été de la manière et par les moyens que Jésus avait prédits, il l’a été rapidement.
Sur ce fait toujours subsistant pose le CREDO du Chrétien.
Quand Proudhon, Renan, Strauss, Kardec, avec toute la Smala des négateurs, philosophes ou spirites, anciens et modernes, auront anéanti ce fait, ils pourront se flatter d’avoir ébranlé la base de notre foi. Jusque-là, nous nous rirons de leurs attaques de pygmées, et leur renverrons, comme leur appartenant de plein droit, les qualifications d’ignorance, de crédulité et d’imbécillité dont ils nous gratifient.
Si le philosophe même dont nous venons de parler, reparaissait aujourd’hui sur la terre, et qu’il vît, comme nous, la religion de Jésus de Nazareth dominant encore le monde civilisé, douterait-il du miracle de son établissement ? Ne s’écrierait-il par ravi d’admiration : Tout cela est au-dessus des forces humaines, tout cela est donc l’œuvre de Dieu : incredibile, ergo divinum.
Mgr Gaume – Credo (1867)
Merci a http://bibliothequedecombat.wordpress.com/

mardi 8 mai 2012

Fin de transmission


 Le monde s'affole, plus rien ne fonctionne. 
Nos deux candidats à départager font couler de l'encre et des larmes, créent des dissentions au sein même des familles, des amis et des communautés. Pourtant, même si on le sait, les politiques jouant du pipeau continuent à faire danser les serpents à sornettes.
 D'un côté, Hollande est celui qui fait respirer la France depuis 2 jours et bon nombre de catho-sympa-ouverts se jettent dans la liesse ambiante de ces lendemains chantant où tous les pauvres seront moins pauvres et les riches plus pauvres, où les exclus et les stigmatisés auront enfin leur place dans cette société droiteuse égoiste  qui les étouffe depuis des décennies. De l'autre côté, Sarkozy qui était devenu le Charles Martel des temps modernes, le sauveur immoral d'une France chaotique, pour lequel bon nombre de catho-sympa-plus coincés ont voté afin qu'il nous délivre, ô grand Sachem, de l'euthanasie et des mariages homo, des immigrés et de la crise économique. Ils se sentent tout à coup l'âme rebelle et combattante, oubliant en pleine crise alzheimer, cinq ans de politique enrôlée et contrôlée.
Aujourd'hui, que le premier a remplacé le deuxième, rien ne va plus. C'est la "fin des haricots", les immigrés vont arriver par bateau entier (si tant est que cela ne se faisait pas déjà), le vote des étrangers va bouleverser l'équilibre national (tant il est vrai que l'éternel vote binaire du système fut le seul sursaut révolutionnaire de nos anarchistes béats), l'économie va s'écrouler (elle était en plein essort, ma bonne dame, avec le petit Nicolas!), les homos vont se marier (à défaut de se pacser), l'euthanasie va battre son plein (parce que la loi Leonetti était un fameux compromis pour tuer en pleine conscience sans en avoir l'air, juste pour soulager la douleur, -dommages collatéraux...). Bref, les carottes étaient déjà cuites, on va juste terminer la soupe.
Mais voilà, en 2012, avec tous ces vieux qui n'en peuvent plus de moisir, qui ont tout connu, tout vu, des guerres, des républiques, des traitrises et des mensonges, les jeunes et moins jeunes ne sont pas plus renseignés. Les générations sont devenues étanches, plus rien ne se transmet, surtout pas les valeurs fondatrices de notre civilisation.
Alors qu'à certaines époques, la France rayonnant à travers le monde, par delà les océans, envoyaient ses enfants transmettre une culture, une civilisation universelle, alors que ces filles et fils de France mouraient d'épuisement à 35 ans, libres et fiers, pour avoir enfanter de nombreux enfants et travailler des terres vierges, nos jeunes générations d'aujourd'hui se syndiquent et s'enferment dans des paradigmes de luxe et de confort, de sécurité et de fiscalité, d'individualité et de plaisir solitaire considérant la vie politique comme une réponse aliénante à leurs attentes de sales gosses sans innocence et capricieux.
Le monde est à leur mesure: un vaste bordel maquerisé par quelques élites, où on viole et drogue et soumet sans relâche jusqu'à les rendre exhangues de toute pensée personnelle, pantelants de mollesse, gavés de technologie, survoltés de vice et de faux amours sans jamais atteindre ni joie ni bonheur.
C'est dans cette ambiance de fête Walt Disney pour adulte immature avec son lot de haine non assouvie, de regrets matériels et de soucis financiers, que la France s'est aujourd'hui introduite; François après Nicolas est présent pour orchestrer tout cela et c'est tant mieux. Seuls les gens libres peuvent comprendre combien tout ce foin électoral est si peu important, combien leur monde à eux peut rester enthousiasmant (au sens éthymologique) parce qu'il est intérieur et que les vagues peuvent s'écraser vainement sur leur citadelle spirituelle.

samedi 5 mai 2012

Après la messe, on ira faire chier les poissons.

Si, par un quelconque accès d’une maladie mentale aussi inconnue que subite, j’avais été tenté par le vote Sarkozy, le dégueulis internetesque pro-Nicolas reçu ces derniers jours m’en aurait à lui seul immédiatement dissuadé. Effrayant tissu d’âneries, d’éructations grandiloquentes, de diatribes compulsives de vieux connards à deux doigts d’avaler leur avis d’ISF, de jeunes cadres angoissés par l’augmentation de la TVA sur les clubs de golf ... Le plus ignoble étant sans doute ces prêtres qui, toute honte bue et au nom de la « loi naturelle », appellent à voter pour le multi-divorcés fossoyeur du repos dominical et se démènent comme jamais ils ne l’ont fait pour s’opposer à l’avortement de masse, à la pornographie galopante ou aux licenciements « économiques »… Retour de la vieille alliance du sabre élimé et du goupillon obèse pour faire barrage à la peste socialo-communiste et complaire aux Maîtres des forges… On aurait aimé que ce soit une blague, un spectacle humoristique pour maisons de retraite… Mais non, ils y croient vraiment, durs comme fer, ambiance pré 1981 sauf que ce sont les contrôleurs fiscaux qui ont remplacé les chars russes… ca doit sévèrement planquer les Louis d’or et l’argenterie de mémé…. Mais non voyons, c’est pour empêcher l’adoption par les gays et  la recherche sur l’embryon! Tu parles Charles… T’as qu’à croire…  Il est vrai qu’on avait bien noté tous les éminents efforts sarkozystes pour défendre la famille traditionnelle que le Président incarne si bien ( on se souviendra notamment de la suppression du ministère qui en avait la charge) et la vie de sa conception à son extinction. Pis Sarko, c’est pas le genre à se mettre à genoux devant le lobby gay ! La preuve par Vanneste et Gay lib. On est rassuré.
Que de foutaises, que d’hypocrisies, que de mensonges pour simplement masquer la vieille monomanie droitarde, la colique du possédant suffisamment demeuré pour croire que les « socialistes » le sont encore, le pavlovisme « conservateur » au service des liquidateurs à gourmettes des derniers vestiges  de « décence commune » (la Halde, c’est eux… la réforme des programmes d’histoire, c’est eux… l’introduction de la « théorie du genre » dans les programmes scolaires, c’est eux…  le suppression de « mademoiselle » dans les documents administratifs, c’est eux… la vente de l’or national, c’est eux…  la guerre en Libye c’est eux…)
Quant aux « fafs », il est encore une fois navrant de constater que tant d’entre eux sont bien ce que l’extrême gauche dit qu’ils sont : l’armée de réserve de la bourgeoisie libérale.


Merci à Amoyquechault, dit François.

http://amoyquechault.over-blog.com/article-le-grand-soir-des-tartuffes-104646744.html 

mercredi 2 mai 2012

offre d'emploi



"Le 30 septembre 1797, le ministre des finances du Directoire, Dominique Ramel, provoqua un scandale chez la bourgeoisie et autres forces de l’argent, en annulant purement et simplement les deux-tiers de la dette française. Cet évènement, peu connu du grand public, est appelé par les historiens la « Banqueroute des deux tiers ». Précédemment, le gouvernement avait également fait brûler en place publique la planche à assignat, symbole de la spéculation de l’époque.
S’en était trop pour la bourgeoisie : Dominique Ramel ne joua plus aucun rôle sous le Consulat et l’Empire. Pour l’oligarchie, la défense de l’intérêt général est et a toujours été un péché mortel.
Seule une méthode identique permettra à la France de se débarrasser du piège à loup financier sur lequel ses élites politiques l’ont délibérément fait marcher.
Que la chose soit donc dite sans plus attendre : il est hors de question que la France rembourse sa « dette », qui par ailleurs usurpe son nom, puisque comme nous allons le démontrer, celle-ci est le résultat d’un braquage et non d’un engagement contractuel.

La chose paraît difficile à croire mais elle est pourtant réalité : la dette ne vient que d’un simple jeu d’écriture.

La « dette » française est illégitime
La « dette » française ne doit pas être remboursée parce qu’elle est illégitime. Elle est illégitime car elle est le produit d’une succession de mesures et de décisions qui d’abord, l’ont créée de toute pièce, puis ensuite, l’ont rendu irremboursable.
Comme l’a révélé André-Jacques Holbecq, puis comme l’a diffusé Etienne Chouard, avec d’autres à sa suite, la dette de la France vient la réforme de la Banque de France de 1973. Cette loi interdit à notre Banque centrale de prêter à l’Etat à taux zéro et, donc, l’oblige à emprunter avec des taux d’intérêts sur les marchés financiers en cas de budget déséquilibré.
Le chiffre commence à être connu : à quelques dizaines de milliards près, la somme des taux d’intérêts payés depuis 1973 est quasi égale au montant de la dette actuelle. Traduction : pas de taux d’intérêt = pas de dette. Grâce au Parti Socialiste, cet acte de haute trahison a été consacré au sommet de la hiérarchie des normes, à l’article 104 du traité de Maastricht, plus précisément, puis à l’article 123 du traité de Lisbonne.
Cette loi a été faite dans le dos du peuple, dans la plus totale opacité. L’immense majorité des citoyens (des quoi ?) ignore proprement son existence, si bien que ses initiateurs, Messieurs Valérie Giscard d’Estaing et Georges Pompidou, n’ont pour le moment aucun compte à rendre face à l’Histoire.
La chose paraît difficile à croire mais elle est pourtant réalité : la dette ne vient que d’un simple jeu d’écriture. Rien de plus. Est-il logique que la France ait vue naître une dette si colossale alors que les dépenses de l’Etat sont restées stables (contrairement aux idées reçues) et que jamais dans l’Histoire elle n’a produit autant de richesse ? Si l’équation ne tient pas, c’est parce que la source de la dette n’est pas prise en compte.
La classe politique française a agi par fraude. De l’extrême gauche à l’extrême droite, le secret a été bien gardé pendant des décennies. Il n’est donc pas sévère de considérer aujourd’hui un homme politique comme une prostituée de l’oligarchie financière. De même, journalistes et économistes ont failli à leur mission en ne divulguant pas le coup fourré  (le contraire nous eut étonné).
Le peuple français est tombé dans un guet-apens mise en place par les prostituées précitées sur ordre de leur maître. Les français l’ignorent, mais chaque année, ils payent un tribut à l’oligarchie financière.
Outre cette fraude inconnue, il existe une autre cause d’illégitimité de la dette, qui pour dire les choses clairement, frôle le délire et la folie : on a prêté à la France de l’argent qui n’existe pas. Le lecteur a bien lu.
Compte tenu de la dématérialisation de la monnaie suite à la dénonciation des accords de Bretton-Woods et de la libéralisation du système de réserve fractionnaire, les banques et autres organismes financiers ont prêté des capitaux qui n’étaient pas couverts par de véritables réserves, soit des capitaux qui n’existent pas et uniquement symbolisés, sans qu’on nous explique d’ailleurs en quel honneur, par une ligne comptable sur un ordinateur. Cet argent n’existait pas. Il était fiction. Pourtant, le peuple français fut bien sommé de rembourser cette fiction avec la sueur de son front et le produit de son travail. En droit, on appelle ce genre de manœuvre dolosive un dol.
Enfin, le poids de cette dette a été maintenu par une politique monétaire du franc fort, puis de l’euro fort, afin d’éviter tout rabotage par l’inflation.
Répétons-le, le peuple français s’est fait piéger par sa classe politique. Il serait temps qu’il s’en rende compte… Mais les derniers résultats électoraux nous laissent penser qu’il en est loin.

Un quart des impôts payés par le peuple français va directement dans les poches de l’oligarchie financière chaque année au titre des intérêts de la dette.

Abroger la loi de 73 n’est pas suffisant : il faut tuer la Bête
Quatre candidats à l’élection présidentielle ont fait semblant de proposer l’abrogation de la loi de 73. En effet, pour se faire, il faut dénoncer les traités européens, ce qu’aucun des faux abrogationnistes n’a fait. Comme toujours, nous étions dans le Théâtre de Guignol et non dans la politique sérieuse.
Ceci posé, même si nos faux abrogationnistes, nos faux dissidents, avaient été plus sincères et plus complets sur la question de la loi de 73, ils n’auraient pas pour autant fait trembler Goldman Sachs d’un seul pouce. Pourquoi ? Comprenez cher lecteur : avec ou sans crédit de la Banque de  France, nos candidats se proposaient de rembourser la dette. Dans tous les cas, les banques sont gagnantes, puisqu’on les paye. On ratifie le racket. On valide le braquage. On accepte l’humiliation sans broncher. Croyez-vous qu’il importe à JP Morgan d’être remboursée avec des capitaux venant des marchés ou d’une banque centrale ? Bien sûr que non ! JP Morgan veux notre argent, qu’importe sa forme ou son origine.
Entendons-nous : l’abrogation de la loi de 73 est indispensable et servira à financer nos déficits futurs. Mais il est hors de question d’utiliser ce nouveau levier pour rembourser les déficits passés, et pour cause : on ne rembourse pas un voleur.
Une simple abrogation de la loi de 73 est insuffisante puisqu’à elle seule, elle ne permet pas de détruire le carcan bancaire. Certes, les chaînes ne sont pas alourdies par de nouveaux taux d’intérêts, mais elles resteront intactes.
Le retour aux crédits de la Banque de France serait la perte d’une source de profit pour les banques, mais cette amputation serait parfaitement compensable par un surcroît de spéculation sur le marché des produits dérivés, et croyez bien que les concernés ne se gêneraient pas.
En revanche, il est un spectre qui terrifie les banquiers, un spectre contre lequel ils ne peuvent rien : la banqueroute. La banqueroute est un pistolet braqué sur la tempe des banques. Compte tenu de l’illégitimité absolu de ce montage qu’on nous oblige à appeler dette, aucun égard ne doit nous retenir d’appuyer sur la gâchette.
Tel Nicolas Ramel, il faudra opérer à une banqueroute partielle de la dette.
Martelons-le : le seul et unique moyen de mettre les banques au pas est la banqueroute. L’abrogation de la loi de 73 est insuffisante.

L’oligarchie financière, bien aidée en cela par la clique de prostituées qui nous gouverne depuis quarante ans, ne reculera devant aucun obstacle pour voler son argent au peuple de France.

La banqueroute ou l’esclavage
Un quart des impôts payés par le peuple français va directement dans les poches de l’oligarchie financière chaque année au titre des intérêts de la dette. Demain, à cause de l’augmentation des taux d’intérêts, c’est 30, 40, 50% de nos impôts qu’il nous sera sommé de donner à cette même oligarchie parasite.
En sus de cela, des sacrifices inacceptables tel ceux déjà pratiqués en Grèce seront exigés : blocage voire diminution des salaires des fonctionnaires, baisse des retraites privées et publiques, des allocations chômage, des aides sociales diverses, fermeture d’hôpitaux, de commissariats, augmentation d’impôts et création de taxes. Si tout cela n’aboutit pas à une guerre civile, le choc des civilisations soigneusement orchestré aidant, se sera miracle.
L’oligarchie financière, bien aidée en cela par la clique de prostituées qui nous gouverne depuis quarante ans, ne reculera devant aucun obstacle pour voler son argent au peuple de France.
Nous ne travaillerons plus pour nous même, plus pour nos familles, plus pour notre pays, mais pour des banques, des hedge funds et des fonds de pension. Notre travail ne nous appartiendra plus. L’esclavage, de plus en plus en visible, sera officieusement rétabli. Nos vies nous seront volées. Nos maîtres pourront tout exiger de nous et, assommés, mystifiés, déracinés et abrutis par le totalitarisme de marché, nous plierons.
Ce cercle de servitude ne peut être brisé que par la solution Ramel, la banqueroute.
La France a la chance de disposer en son Histoire d’une jurisprudence en la matière. Qu’on réitère donc la règle. Suite à la banqueroute de 1797, la France, jouissant de la confiance des investisseurs, a pu redécoller économiquement sous le Ier  Empire et continuer sa domination sur tout le continent…
Ecoutons donc ce conseil posthume de Dominique Ramel, cet authentique serviteur de la France (il y en eu peu). Un simple décret présidentiel suffirait à annuler la dette illégitime et éviter le retour à l’esclavage. Parti en si bon chemin, il faudrait ensuite déclarer nul et non avenus les produits dérivés, tel ce qui fut un jour fait aux droits féodaux, car on ne doit pas taxer la spéculation mais l’éradiquer.
Il est vrai que l’homme qui prendrait de telles mesures verrait son espérance de vie chuter aussitôt de plusieurs décennies. Pour un exploit de ce type, courage, patriotisme et volonté de sauver le peuple du péril qui le guette lui seraient nécessaires…Mais de tout cela, la classe politique française actuelle est précisément dépourvue.
Entende qui a des oreilles pour entendre."
Adrien Abauzit, pour Mecanopolis