mardi 8 mai 2012

Fin de transmission


 Le monde s'affole, plus rien ne fonctionne. 
Nos deux candidats à départager font couler de l'encre et des larmes, créent des dissentions au sein même des familles, des amis et des communautés. Pourtant, même si on le sait, les politiques jouant du pipeau continuent à faire danser les serpents à sornettes.
 D'un côté, Hollande est celui qui fait respirer la France depuis 2 jours et bon nombre de catho-sympa-ouverts se jettent dans la liesse ambiante de ces lendemains chantant où tous les pauvres seront moins pauvres et les riches plus pauvres, où les exclus et les stigmatisés auront enfin leur place dans cette société droiteuse égoiste  qui les étouffe depuis des décennies. De l'autre côté, Sarkozy qui était devenu le Charles Martel des temps modernes, le sauveur immoral d'une France chaotique, pour lequel bon nombre de catho-sympa-plus coincés ont voté afin qu'il nous délivre, ô grand Sachem, de l'euthanasie et des mariages homo, des immigrés et de la crise économique. Ils se sentent tout à coup l'âme rebelle et combattante, oubliant en pleine crise alzheimer, cinq ans de politique enrôlée et contrôlée.
Aujourd'hui, que le premier a remplacé le deuxième, rien ne va plus. C'est la "fin des haricots", les immigrés vont arriver par bateau entier (si tant est que cela ne se faisait pas déjà), le vote des étrangers va bouleverser l'équilibre national (tant il est vrai que l'éternel vote binaire du système fut le seul sursaut révolutionnaire de nos anarchistes béats), l'économie va s'écrouler (elle était en plein essort, ma bonne dame, avec le petit Nicolas!), les homos vont se marier (à défaut de se pacser), l'euthanasie va battre son plein (parce que la loi Leonetti était un fameux compromis pour tuer en pleine conscience sans en avoir l'air, juste pour soulager la douleur, -dommages collatéraux...). Bref, les carottes étaient déjà cuites, on va juste terminer la soupe.
Mais voilà, en 2012, avec tous ces vieux qui n'en peuvent plus de moisir, qui ont tout connu, tout vu, des guerres, des républiques, des traitrises et des mensonges, les jeunes et moins jeunes ne sont pas plus renseignés. Les générations sont devenues étanches, plus rien ne se transmet, surtout pas les valeurs fondatrices de notre civilisation.
Alors qu'à certaines époques, la France rayonnant à travers le monde, par delà les océans, envoyaient ses enfants transmettre une culture, une civilisation universelle, alors que ces filles et fils de France mouraient d'épuisement à 35 ans, libres et fiers, pour avoir enfanter de nombreux enfants et travailler des terres vierges, nos jeunes générations d'aujourd'hui se syndiquent et s'enferment dans des paradigmes de luxe et de confort, de sécurité et de fiscalité, d'individualité et de plaisir solitaire considérant la vie politique comme une réponse aliénante à leurs attentes de sales gosses sans innocence et capricieux.
Le monde est à leur mesure: un vaste bordel maquerisé par quelques élites, où on viole et drogue et soumet sans relâche jusqu'à les rendre exhangues de toute pensée personnelle, pantelants de mollesse, gavés de technologie, survoltés de vice et de faux amours sans jamais atteindre ni joie ni bonheur.
C'est dans cette ambiance de fête Walt Disney pour adulte immature avec son lot de haine non assouvie, de regrets matériels et de soucis financiers, que la France s'est aujourd'hui introduite; François après Nicolas est présent pour orchestrer tout cela et c'est tant mieux. Seuls les gens libres peuvent comprendre combien tout ce foin électoral est si peu important, combien leur monde à eux peut rester enthousiasmant (au sens éthymologique) parce qu'il est intérieur et que les vagues peuvent s'écraser vainement sur leur citadelle spirituelle.

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