Ecris dans les années 40, cette synthèse de la destruction de la foi trouve une étrange résonance dans notre monde d'aujourd'hui qui n'en peut plus de subir les assauts des philosophes depuis 400 ans et concentre tout ensemble les produits néfastes de tous ces courants de pensée. Une pollution intellectuelle et spirituelle qui ne pourra s'assainir que par le retour de grandes vertus.
"Et mon guide pour mieux rendre sa pensée - : A quoi comparerai-je la foi?...A cet arbre géant de Zanzibar qui produit une fruit merveilleux et dont les fleurs répandent un suc doux comme l'hydromel devenant pour l'indigène liqueur et vin de palme. Mais pour croître, ce roi des végétaux doit s'accrocher à la terre par de profondes racines. Il lui faut du soleil de l'Inde et les ondées de son ciel pour que sa tige jaillisse vers la lumière. Or les démons ont trois manières de faire mourir cet arbre de la foi. Ou bien saccager fleurs et ramures, c'est-à-dire s'attaquer à la morale. Peu à peu la sève s'épuise par ses plaies vives. C'est le plus long. Ou bien frapper le tronc à grands coups de cognée, c'est-à-dire viser le dogme. Il faut à ces monstres une hache bien affûtée et un bois déjà malade. Mais s'ils y parviennent, ils emportent le tout avec le tronc. Enfin le moyen le plus radical est de creuser au pied de l'arbre, c'est-à-dire saper les raisons de croire. Dénuder et trancher les racines pour que le géant ne trouve plus rien où s'accrocher et s'abatte avec la ramure en fruits..."
Jacques d'Arnoux,
les sept colonnes de l'héroïsme
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