La crise arrive au grand galop, certains brandissent la fin du monde prophetisée par les Mayas, les banlieues sont à feu, les villes sont à sang, on braille le coran pour calmer les nerfs de nos envahisseurs, bref, c'est surtout le grand chamboulement des esprits et l'implosion cérébrale qui nous attend, nous les occidentaux, obsédés de iphone made in china, de la prochaine DS pour notre petit prince capricieux, de conquetes sexuelles toujours plus glauques et plus tristes, de nos tomates en sachets et de nos steaks sous cellophane recueillis religieusement dans ces temples de la déesse "Consummata".
Il est encore temps de réagir, de sauver sa santé mentale et reconquérir les gestes fondamentaux de nos ancetres, de retrouver une vie bonne et simple, de "cultiver son jardin", disait Montaigne, comme soupape à notre monde d'enfants gatés au ventre trop plein, le regard déjà vicié par une innocence trop tot perdue.
Le woofing est un anglicisme qui n'a de correspondance en français que par une phrase: voyage et dévouement à travers le petit monde agricole.
Le woofing donc est une merveilleuse façon de voyager autrement que de se saigner aux 4 veines pour se mettre au vert.
En solo ou en famille, il n'est de meilleure façon de reprendre la terre à pleine main, de se casser le dos sur un labour, de maltraiter son corps trop amolli par un débroussaillage, la cueillette de fruits, la construction de la grange ou du four à pain, et de se retrouver le soir autour d'une soupe chaude de legumes ramassés le jour meme, devant la cheminée flamboyante, heureux et rompus, le corps en harmonie avec le travail physique associé au repos mérité.
Basé sur le don et le partage, le woofing apporte non seulement un repos mental non négligeable, mais aussi une nouvelle façon de renouer des liens sociaux nobles, sans intéret sous-jacent, sans distinction de classe et de salaire.
Un bol d'air frais qui pourrait, pourquoi pas?, devenir un nouveau choix de vie, une envie de laisser la ville et ses bureaux poussiéreux et hermétiques aux mains des futurs fauteurs de trouble pour reprendre à l'assaut cette France rurale, dont Henri IV vantait les charmes et sa nécessité.
Regain, combat contre soi-meme et courage, sont les nouvelles données pour éviter le chaos total, pour résister à cette roue implacable de la lobotomisation généralisée.
Woofing, ces termes anglo-saxons cachent toujours quelque idée étrange. Bref, woofez, woofez, il en restera toujours quelque chose.
RépondreSupprimerCeci dit (rien dit !) le gars qui nous invite à "cultiver notre jardin" n'est pas Montaigne (quoiqu'il ait dit des tas de choses fort intéressantes) mais Voltaire (Candide) suite à Leibnitz qui pensait que -dans la Création- tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il faut dire que cet homme merveilleux, qui ambitionnait de "recoller" les morceaux suite aux dégâts créés par cet imbécile de Luther, n'avait pas connu notre époque.
Mon propos n'a pas grand intérêt : j'étais venu voir le billet évoqué chez hoplite, mais je vois que l'accouchement est plus difficile que prévu.
A bientôt.
En écrivant ces lignes, je pensais bien sûr à Montaigne et à son merveilleux mot : « Je veux qu’on agisse, et qu’on allonge les offices de la vie tant qu’on peut, et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d’elle, et encore plus de mon jardin imparfait. » Cultiver son jardin imparfait, le plus impeccablement possible, voilà une des voies possibles !
RépondreSupprimerChez Montaigne, le jardin a une connotation tout autant spirituelle.
Je me repugne un peu à citer Voltaire, quoique dans le contexte de son jardin, je sois assez proche de lui :"je les cultive avec mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux, l'ennui, le vice, et le besoin."