Il y a une question que je me pose parfois devant tant de blasphème, de persécutions, de haine, de condamnations; pourquoi en veut-on tant à l'Eglise catholique, et je dirais meme plus à l'Eglise catholique dans ce qu'elle a de traditionnelle.
Question à laquelle on répond souvent par une litanie de faits, d'effets et de conséquences, mais qui n'explique pas la raison.
Je me propose donc par ce message à essayer de creuser un peu cette question et d'y apporter une réponse la plus plausible possible. Je ne suis pas une grande éxégète, ni une théologienne, ni une philosophe, mon propos reste donc dans la sphère de la réflexion personnelle.
Je pense qu'il faut revenir en arrière, à l'aube de l'ère chrétienne et écouter les paroles du Christ lui-meme:
"« Écoutez! Je vous envoie comme des moutons au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et innocents comme les colombes. Prenez garde, car des hommes vous feront passer devant les tribunaux et vous frapperont à coups de fouet dans leurs synagogues. On vous fera comparaître devant des gouverneurs et des rois à cause de moi, pour que vous puissiez apporter votre témoignage devant eux et devant les non-Juifs. Lorsqu'on vous conduira devant le tribunal, ne vous inquiétez pas de ce que vous aurez à dire ni de la manière de l'exprimer; les paroles que vous aurez à prononcer vous seront données à ce moment-là : elles ne viendront pas de vous, mais l'Esprit de votre Père parlera en vous.« Des gens livreront leurs propres frères pour qu'on les mette à mort, et des pères agiront de même avec leurs enfants; des enfants se tourneront contre leurs parents et les feront condamner à mort. Tout le monde vous haïra à cause de moi. Mais celui qui tiendra bon jusqu'à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le déclare, c'est la vérité : vous n'aurez pas encore fini de parcourir toutes les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'homme."
"Les Béatitudes : « Heureux êtes-vous si les hommes vous insultent, vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal contre vous parce que vous croyez en moi. Réjouissez-vous, soyez heureux, car une grande récompense vous attend dans les cieux. C’est ainsi, en effet, qu’on a persécuté les prophètes qui ont vécu avant vous » (Matthieu 5.11-12)."
Nous étions prévenus et les siècles passant n'ont fait que confirmer ces prédictions.
A travers ces paroles de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous pouvons entrevoir que ce qui nous attend, c'est la souffrance et la persécution à cause de Lui.
La religion catholique est une religion dont les premiers commandements sont des commandements d'amour: " Maitre, quelle est le premier commandement?" et Jésus de répondre:" le premier commandement est: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu plus que tout, le second lui est semblable, tu aimeras ton prochains comme toi-meme."
Or, qu'est-ce qu'aimer?
Aimer est une eternelle souffrance, loin des mièvrerie extraverties de nos chrétiens conciliaires, elle suppose un don total de soi-meme, une fidélité absolue à l'etre aimé, et donc une renonciation perpétuelle de sa propre personnalité, de ses propres envies, de ses pensées memes.
C'est une souffrance, parfois physique, mais surtout morale, spirituelle, intellectuelle, bref, une souffrance dans tous ses états qu'il faut considérer.
Et puis il y a l'orgueil, comme autre leitmotiv à la renonciation.
Dans le cas de la religion catholique, dès les premiers temps, ce fut ce refus de la souffrance qui motiva l'émergence de fausses religions.
Il faut bien voir, par ailleurs, que par la suite, dans une religion établie (comme l'islam, ou le protestantisme) on retrouve l'acceptation de la souffrance, et les guerres de religions qui ont surgi furent plus motivées par une appartenance à un clan, une communauté et la défense de ce qu'on a fait sien, que par orgueil ou refus de la souffrance. C'est l'origine meme de ces religions qu'il faut considérer.
Par exemple, l'islam fut montée de toutes pièces par un homme qui voulait tout simplement baiser autant de femmes qu'il voulait, et ne pas etre soumis à une fidélité conjugale: refus de la souffrance du controle de ses instincts sexuels. A partir de là il a échaffaudé toute une loi religieuse, trouvant des sourates au fur et à mesure de ses besoins, reprenant certaines parts de la spiritualité chrétienne et juive pour mieux diffuser son message.
Le protestantisme a refusé l'idée du péché mortel: c'est bien le refus de la souffrance morale provoquée par le péché en terme de culpabilité. Mais aussi l'orgueil en refusant la confession, qui pouvait pardonner les péchés, sous réserve de les reconnaitre, et de demander pardon à Dieu.
Aujourd'hui, dans notre monde moderne, plus que dans toute autre époque, la recherche de la jouissance sans entrave est le plus grand leitmotiv contre l'Eglise Catholique. Réunissant à la fois, orgueil et mollesse, il va s'élever contre cette institution qui l'entrave, dont il est issu et qu'il hait d'autant plus qu'elle fut sienne. L'ascèse catholique se retrouve en perpétuelle opposition à toutes les nouvelles "vertus" humanistes des temps modernes: féminisme, égalitarisme, relativisme, "libertisme", etc...
Pourquoi la souffrance était-elle inévitable dans la religion catholique? comme je disais plus haut, c'est la conséquence de l'amour, mais aussi c'est un moyen de purification. La souffrance élève l'ame la passant par ce creuset brulant, pour la purifier, la détacher des faiblesses humaines qui nous poussent au mal inéxorablement. Le mal qui s'oppose au bien, lequel est inscrit au dedans de chacun de nous et simplement mis en forme dans l'Eglise catholique pour éviter que sa conception ne dévie au gré des influences et de nos etats d'ame. Finalement, Dieu veut seulement que l'homme fasse le bien, et le fasse par amour pour Lui, c'est-à-dire dans le respect de sa Loi. (L'amour de Dieu relève du mystique, de l'expérience personnelle, il est très difficile de l'exprimer, c'est pourquoi je préfère rester dans le domaine extérieur de la Loi divine, du décalogue).
La souffrance étant le passage obligé vers la pureté, le refus de la souffrance équivaut donc au refus de la pureté. Or, la pureté peut difficilement cohabiter avec le vice, et meme plus encore ce sont 2 poles qui se repoussent, se rejettent avec violence.
C'est ainsi que je comprends la violence avec laquelle notre société matérialiste rejette et surtout crache avec force sur l'Eglise catholique, essayant par tous les moyens à la détruire: c'est le but de la franc-maçonnerie, des juifs, des protestants, des musulmans, mais aussi des athées. L'erreur ne pouvant accepter la lumière de la vérité, le vice celle de la pureté, la haine celle de l'amour, la mollesse celle de la souffrance.
De plus, ce rejet est pour moi, une des preuves logiques de la véracité de la Révélation christique.
"C'est ainsi que je comprends la violence avec laquelle notre société matérialiste rejette et surtout crache avec force sur l'Eglise catholique, essayant par tous les moyens à la détruire: c'est le but de la franc-maçonnerie, des juifs, des protestants, des musulmans, mais aussi des athées. L'erreur ne pouvant accepter la lumière de la vérité, le vice celle de la pureté, la haine celle de l'amour, la mollesse celle de la souffrance.
RépondreSupprimerDe plus, ce rejet est pour moi, une des preuves logiques de la véracité de la Révélation christique. "
je vous comprends mieux, sonia. et je comprends aussi qu'une religion qui appelle à souffrir pour aimer et qui fait référence au Mal ne peut que déranger nos amis du désastre, festivistes indifférenciés et jouisseurs en diable...
"...jouisseurs en diable... "
RépondreSupprimerCroire que le diable existe, c'est deja un bon debut..
vous vous défendez pas mal pour être une "pas grande exégète".
RépondreSupprimerJ'abonde dans votre sens, ce qui fait que notre époque hait l’Église, c'est qu'elle est un reproche vivant malgré toutes les faiblesses des hommes qui la composent.
Merci, Paul-Emic.
RépondreSupprimerLe sujet peut encore etre bien plus approfondi. Toutefois, c'est une approche qui me semblait assez juste et abordable pour toute espece de personne croyante ou pas. Le plus difficile est de faire admettre des choses qui pour les catholiques sont evidentes. En restant dans le domaine de la logique et non du spirituel, on peut arriver à eclairer des esprits cartésiens (du moins je l'espère).
D'ailleurs, comme vous le dites, "malgré toutes les faiblesses des hommes qui la composent":
j'ai effectivement remarqué que la plupart des gens nous opposent ces faiblesses comme fondement à leur refus, ou leur doute, sans aller au-dela. Comme je disais, ailleurs, c'est un peu comme si on opposait une exception à une regle de grammaire.
"Le plus difficile est de faire admettre des choses qui pour les catholiques sont evidentes."
RépondreSupprimerl'évidence touche plutôt les catholiques traditionnalistes car les modernistes ou "cathos" libéraux s'accommodent très bien de l'esprit du monde d'où le danger d'aller dans leur sens car à la fin celui qui veut être vraiment catholique s'il fréquente des libéraux il se perd , un "catholique" libéral fait la volonté du monde (légitimation de la jouissance comme vous dites) et non celle de notre seigneur jésus christ qui hait la jouissance (d'où l'ascèse chrétienne).