samedi 24 septembre 2011

la salle du trone


 

LES TOILETTES SÈCHES

LES PRINCIPES

Comme leur nom l’indique les toilettes sèches sont des toilettes qui n’utilisent pas d’eau. Parmi les nombreuses familles de toilettes sèches, les toilettes sèches à litière ou plus exactement les toilettes à litière biomaîtrisée (TLB) remplacent la chasse d’eau par de la sciure ou d’autres matières carbonées non grossières (copeaux, feuilles mortes, paille hachée…) ou encore mieux par un mélange de ces éléments. Elles permettent d’économiser de l’eau, de diminuer la pollution de nos eaux usées et de valoriser nos urines et nos matières fécales. En effet, loin de se contenter de récupérer nos excréments, les toilettes sèches à litière permettent de transformer biologiquement ceux-ci sous la forme d’un compost réutilisable au moins pour le jardin d’ornement.


Idées reçues...

Loin de ressembler à la vieille et très mal réputée cabane au fond du jardin, les toilettes sèches qui fleurissent aujourd’hui un peu partout ont le mérite d’intégrer, pour le bonheur de tous, l’intérieur des maisons. Elles ne génèrent pas de mauvaises odeurs (même si cela en surprend plus d’un) et laissent une grande place à l’imagination pour l’aménagement d’un lieu original si on le souhaite mais permettent aussi une installation quasi-identique à des toilettes à eau.

Les économies d’eau

En moyenne, jusqu'à 1/3 de la consommation d’eau d’un foyer provient des chasses d’eau, ce qui représente environ 14 m3 d’eau par personne et par an. Un foyer de quatre personnes utilisant des toilettes sèches économisera donc environ 56 m3 d’eau par an. Avec un prix moyen de 2,50 € le m3 (qui augmentera forcément dans les années à venir), la facture d’eau diminuera d’environ 140 € par an.

Le non-gaspillage de l’eau potable

3 L, 6 L (toilettes à double commande) ou 10 L d’eau potable sont envoyés directement dans le tout à l’égout ou dans la fosse septique à chaque fois que l’on déclenche la chasse d’eau. Au-delà de l’inutilité de recourir à de l’eau potable uniquement pour transporter nos urines et nos matières fécales, ce confort semble démesuré quand on sait que le manque d’eau potable est la première cause de mortalité dans le monde et que 1,2 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable.

La diminution de la pollution des eaux usées

L’ajout d’eau à nos déjections augmente considérablement la quantité de pollution à traiter dans nos eaux usées. En effet, une personne évacue en moyenne 150g de selles et 1,5 litre d’urine par jour, il faut donc utiliser entre 25 et 40 litres d’eau potable pour éliminer environ 1,7 litre de déjections. La dépollution de ces eaux est rendue difficile alors que les problèmes de détérioration des écosystèmes aquatiques et de pollutions des eaux souterraines restent malheureusement toujours d’actualité. Les toilettes sèches n’utilisent pas d’eau, elles ne génèrent donc pas de pollution d’eau.

La production d’un compost valorisable dans le jardin

La matière organique issue des toilettes sèches, comme celle des résidus de jardin ou de la cuisine, doit être appréhendée comme une ressource bienfaitrice et non comme un vulgaire déchet. Le processus naturel du compostage de ces matières permet en effet d’obtenir un compost valorisable dans le jardin. Ainsi une famille de 4 personnes équipés de toilettes sèches à litière, générera en moyenne 3 m3 de compost qui sera réduit de 2/3 après 2 ans de compostage. Avec 1 m3 de compost mûr par an, plus besoin de terreau ! C’est le jardin qui va être content, et le portefeuille aussi !

L’autonomie et la prise de conscience

Gérer des toilettes sèches permet de prendre conscience de notre production de déchets et d’être autonome quant à leur traitement. C’est un engagement personnel qui apporte une grande satisfaction loin des idées reçues qui ne voient que la contrainte de vider des seaux. Cette pratique permet également d’appréhender les grands cycles naturels de l’eau et de la matière.

La facilité de mise en place

La mise en place de TLB (1) ne demande aucune installation préalable, ni arrivée d’eau, ni évacuation. En plus de la maison, les toilettes sèches peuvent être installées dans une camionnette, sur un chantier et partout où cela peut être nécessaire en particulier s’il n’y a pas d’équipement sanitaire.

2 commentaires:

  1. deux remarques :
    sans odeur, je n'y crois pas un instant.
    Que fait-on du compost pour jardin quand on n'a pas de jardin ?
    bonjour la corvée de transport des "déchets valorisés". A côté de cela la corvée de litière de chat doit passer pour un joyeux passe-temps.
    La fosse septique me semble bien plus pratique et efficace.

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  2. Sans odeur si la sciure est du vraie bois, c'est vrai, c'est testé.
    Pour le jardin, c'est evidemment une nécessité. Toutefois, j'imaginerais des architectes et ingénieurs qui construiraient des immeubles avec une systeme de récupération de compost qui serait ensuite utilisé par des entreprises pour faire de l'engrais.
    Le but de tout cela, c'est bien sur de mettre le doigt sur le gaspillage énorme de notre société, l'utilisation de nos ressources en dépit du bon sens, afin de rechercher des solutions économiques et écologiques. Si vous saviez la quantité d'eau qu'utilisent les toilettes normales...c'est tout simplement faramineux et nous prive en plus d"un engrais exceptionnel.
    La décroissance, c'est une autre organisation de la vie, et la litière du chat ne devrait meme plus exister!

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