Décroissance
Notre monde est ainsi fait que tout est affaire de mode, tout se succède en étalage de technologies de plus en plus pointues, laissant un passé fantasmagorique et pieusement rangé sur l'autel des héros, nos anciens. Il s'auto-flagelle à grand renfort de "normes environnementales"et de "liens sociaux"pour se donner un faux-semblant de respecter une nature qu'il ne cesse de détruire toujours plus pour obéir à cette nouvelle dictature des khmers verts: les normes HQE.
Architecture du laid, pompes à chaleur qui réchauffent d'abord la planète avant son propriétaire, menuiseries en PVC qui nous font penser davantage à des portes de frigo qu'à des ouvertures vitales qu'on n'ose plus ouvrir de peur d'etre pris en flagrant délit de réactionnite, les normes sont souveraines, elles sont nos maitres à penser, nos philosophies marxo-fachistes et le beurre des capitalistes.
Outil de notre décadence, la croissance trouve encore un écho certain dans toute cette populasse abrutie de confort, qui se dédouane à peu de frais de son égoisme charnel en répondant fidèlement aux injonctions "éco-responsables", lesquelles, à bien y regarder, polluent démesurément plus que n'importe quelle action traditionnelle.
Loin d'etre une réaction, une obligation à la crise qui nous submerge, la décroissance est avant tout un art de vivre, ou la vie tout simplement. C'est une manière de vivre en concordance avec la nature, de se dépouiller d'un matérialisme desséchant spirituellement, de se rapprocher de valeurs esthétisantes, sincères et honnetes.
C'est le nouveau défi du XXI eme siècle: un héroisme de fourmi pour une sainteté aux pieds nus.
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